FILM:
![]() PIERRE-MARIE LEMAIRE Ils ont 25 ans, ne savent rien d'Arrabal, à peine plus
de la Guerre d'Espagne et «l'Arbre de Guernica »
les a plutôt secoués. Ils ont trouvé le film
« très fort dans sa dénoncia-ion de la
barbarie », « un peu excessif peut-être
» mais plein d'une « symbolique surréaliste
»qui les a touchés. « CAFARRRDS Qu'on se le dise, Fernando Arra-bal n'est pas un touche-à-tout,
mê-me de génie: «Je ne touche pas, je plonge.
» Et pour plonger, il plonge: dans le théâtre,
la poésie, la peinture, le cinéma, sans oublier
les mathématiques et les échecs, sa vé-ritable
passion, celle qui unifie toutes les autres. Il remonte au dieu Pan, "le tout", l'incarnation de l'Univers dans la mythologie grecque, qui a donné son nom au groupe Panique. Il cite Octavio Paz, Borges, Bunuel et tous ses glorieux compagnons de route du Collège de pataphysique dont il est l'un des derniers satra-pes. « J'ai parcouru toutes les sé-quences de la modernité dont la pataphysique est le dernier avatar. Sa devise, c'est: la science de l'in utile et du savant. Le cinéma est pata-physique, le jeu d'échecs aussi » Et d'embrayer sur un hommage vi-brant au professeur américain, Andréw Wilson spécialiste incontesté de « ces animaux sublimes que sont les cafarrrds, bien plus sublimes que les fourrrmis », et dont la danse nuptiale n'est pas sans rapport... avec le cinéma. Une seule fois, son sourire de faune malicieux s'est effacé : quand Jean-Louis Passek a évoqué la dis-parition de son père, Francesco Arrabal, évadé des prisons franquis-tes en 1942 et dont il n'a plus jamais eu signe de vie. Une absence qui, depuis «Viva la muerte », son film le plus directe-ment autobiographique, a marqué toute son oeuvre.
- Théâtre. «Une pièce de théâtre mal montée, c'est une horreur. Surtout une pièce d'Arrabal. - Cinéma. «J'ai fait six longs-métrages, et après le sixième, j'ai fait comme Dieu : je me suis reposé. - Premiers pas. « Quand j'ai fait mon premier film, je n'y connais-sais rien au cinéma. J'ai dit au caméraman, voilà, je veux que la camé-ra glisse de ce point - là à l'autre point. Il m'a répondu : oui, ça s'appelle un travelling.» - Foi.« J'aimerais croire en Dieu. Je prie tous les matins pour y arriver, mais ça ne marche pas.» |