CONFERENCE:
La conférence du grand
écrivain espagnol Fernando Arrabal intitulée La
troisième main de Cervantès - qui aura
lieu à la mairie dHespérange le 10 novembre
2000 à 18 h 30 - constituera un événement
artistique et littéraire majeur au Luxembourg. Universellement
reconnu comme lun des plus grands dramaturges vivants,
incarnant avec Ionesco et Beckett lavant-garde théâtrale
des cinquante dernières années du siècle,
Arrabal a témoigné durant toute sa vie créative,
dune curiosité de regard sur le monde qui lentoure.
De cet intérêt particulier, sont nés parfois
une pièce de théâtre, un livre sur les échecs,
un film, un roman, un poème, un tableau... qui ont en
commun une vision originale et personnelle de lexpression,
qui ne peut laisser insensible le lecteur ou le spectateur attentif. À travers chaque forme dexpression, quil sagisse décriture, de dramaturgie, de peinture, de cinéma, de photographie, ou de sa grande passion pour les échecs, Fernando Arrabal est allé au fond des choses. Son écriture à la fois moderne, spontanée, sensible, pleine de générosité et de vitalité, reste sans égal dans la littérature contemporaine. Sa conférence, inspirée de son livre intitulé Un esclave nommé Cervantes (Plon, Paris), nous mène à lintériorité et au parcours inhabituel de ce géant de la littérature espagnole et universelle. Ses libertinages, ses vices et ses péchés, ses prisons... témoignent quil a vécu selon la devise "Vivre intensément coûte que coûte. À travers ce percutant itinéraire, Arrabal nous offre, en filigrane, les délices et les misères de son génial prédécesseur. Condamné par le Roi dEspagne et menacé de se voir couper la main droite, Cervantès fuit Madrid, puis Séville où il se cachait. La panique et la peur le contraindront, finalement, à un exil lointain à Rome, au service nocturne de Monsignor Acquaviva y Aragon. Lassé des boudoirs romains, il sengage dans la légion des troupes chrétiennes et rejoint leur entreprise maritime contre les Turcs, dans la bataille de Lépante menée par Marco Antonio Colonna, général en chef des forces pontificales. Allongé dans la cale de "La Marquise, vivant de périlleuses expéditions, il devient esclave jusquà ce que sa mère, Doña Léonor de Cortinas, ne paye une rançon de 500 écus dor au bey dAlger pour obtenir sa libération. Mêlant Cervantès à Lope de Vega, Gongora, Calderon, Baltazar Gracian..., aux joueurs déchecs, aux athlètes actuels, aux saltimbanques, aux courtisans et ribaudes madrilènes, aux flamboyantes Flamandes auxquelles Dom Miguel, dissimulé sous un masque, pince les fesses, Fernando Arrabal confronte lunivers entier, avec ses hautes et ses basses sphères qui convergent vers la planète Cervantès. En peignant les angoisses, les amours, les batailles et duels amoureux de Cervantès, Arrabal trace parallèlement les portraits collatéraux des princes, des scribouillards, des rois, des idées et des situations. On découvre, par exemple, pourquoi Cervantès naime pas linfanticide Philippe II, et pourquoi il couvre déloges et de dithyrambes Charles Quint, le père, "fils du foudre de guerre. Cette galerie de personnages et dévénements qui sétalent dans une flamboyance cervantesque, témoigne dune géniale mise en dramaturgie des épopées et des époques, tout en gardant la barre avant-gardiste. Cette nouvelle conférence, nous donnera loccasion davoir une vision originale de lexistence et de lesprit de Cervantès, mais aussi de voir de quelle manière Fernando Arrabal est capable de sauter la clôture qui sépare la vie de limaginaire, ce qui le lie intimement à Dom Miguel de Cervantès Saavedra. |